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Kebous

by Kebous

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1.
J'ai changé des idées contre des certitudes J'ai changé d'amitiés, j'ai changé d'habitudes J'ai changé d'horizon, j'ai changé de visage J'ai changé de saison, de chemises et d'étage J'ai changé pour toujours, j'ai changé pour durer J'ai même changé d'amour à vouloir le figer J'ai changé par hasard et presque à mon insu J'ai changé de trottoir, de mort et d'absolu J'ai bien changé J'ai changé d'opinion, d'idéaux et de mythes De barils de Platon contre ceux d'Héraclite J'ai changé de changement, j'ai changé malgré tout Presque machinalement, comme on change un verrou J'ai bien changé, j'ai bien changé mon pote J'ai bien changé, j'ai bien changé J'ai changé d'attitude, de lutte et de paresse Comme j'ai changé d'études, d'étudiantes ou d'adresse J'ai changé sans savoir de sens et de limites Vers l'état transitoire qui précède la fuite J'ai changé de cellule et de composition J'ai changé par calcul pour faire bonne impression J'ai changé de pays sans pouvoir changer d'air J'ai changé de patrie, de pneus, de marque de bière J'ai bien changé J'ai changé de palier et de génération Un peu moins spontané, à peine un peu plus con J'ai changé d'ennemis, de révolte et de rôle J'ai pas changé de fusil, j'ai juste changé d'épaule J'ai bien changé, ha J'ai bien changé mon pote J'ai bien changé J'ai bien changé J'ai changé simplement par égard pour ma mère Qui depuis mes trois ans me voit bien faire carrière J'ai changé mais au fond, je suis resté le même Question de dimension, j'ai changé de problème En soirée de seconde, j'ai voulu tout changer Mais depuis que tout le monde s'est mondialisé On ne change plus qu'à la traîne de la continuité Alors j'ai changé de chaîne, juste pour participer J'ai bien changé, ha J'ai bien changé mon pote J'ai bien changé J'ai bien changé
2.
J'ai Pris la ligne La ligne la plus longue au monde Une ligne De cent quarante kilomètres de long Une ligne tout de bitume et de plein front Pas un virage, juste quelques mirages sous un soleil de plomb Une poussière dans l'histoire Se perd dans l'isoloir Horizon dans la mire Un sourire pour la rime Bille en tête Seul au monde Magic road, roue libre, Balladonia Motel Highway que luna, South-West Australia C'est immense C'est immense C'est immense C'est immense... Le regard se disloque en kilomètres Les yeux en facettes Postcard, paysages, couleur rouge rouge Rouge sang Kaléidoscope, syncope, écope Du fond de ton époque épique Dans la mire, les drapeaux noirs se sont dressés Ils y flottent en circonférence Ils y dansent autour de la dépouille Oiseau de malheur, festin de malchance Suicide des images, kamikaze, trompe-la-mort, en carcasses de métal J'ai pris la ligne, la ligne la plus longue au monde Une ligne De cent quarante kilomètres de long Une ligne tout de bitume et de plein front Pas un virage, juste quelques mirages sous un soleil de plomb
3.
Beauté Beauté du Diable C'est bien toi tout craché Tu n'peux rien promettre Tu n'peux rien jurer Malin Malin plaisir Que l'on prend à souffrir Pas recommandable Beauté du Diable Et même En te sachant trop gueule d'ange Pour la vertu Tu n'en restes pas moins désirable Beauté du Diable Beauté Beauté du Diable Ton portrait tout craché Des fleurs par la f'nêtre Des vipères en bouquet Malin Malin plaisir Que l'on prend à en souffrir Mouvants tes sables Beauté du Diable Et même En restant terre à terre Et que cette même Terre tourne mal A sentir ton fiel s'insinuer dans les moindres brêches d'un coeur fragile Tu n'en restes pas moins désirable Beauté du Diable Beauté Beauté du Diable C'est bien toi tout craché Tu n'peux rien promettre Tu n'peux rien jurer Et nous Clochards célestes On croyait encore en la beauté du geste Mais tu la mets cartable Beauté du Diable Ton soleil aveugle et inonde comme coule la misère dans les rivières du Monde C'est bien toi trait pour trait Des fleurs par la f'nêtre Des Dollars en bouquet Le nerf de ta guerre C'est juste C'est juste Posséder Beauté Beauté du Diable C'est bien toi tout craché L'amour par la f'nêtre De la haine en bouquet Malin Malin plaisir Que l'on prend à en souffrir Insoutenable Beauté du Diable Beauté Beauté du Diable C'est bien toi tout craché Tu n'peux rien promettre Tu n'peux rien jurer Malin Malin plaisir Que l'on prend à souffrir Pas moins désirable Beauté du Diable
4.
Madame 02:16
Faites que je sois Madame Telle un train à grande vitesse, sitôt arrivée, sitôt partie Madame Votre courant d'air, Madame Votre bon souvenir, Madame Il est vrai je confesse Avant tout je concède Qu'entre vous et moi, Madame, Ce n'est qu'une histoire de fesses Ne vous plaise à l'admettre, Madame Ne vous plaise à l'admettre, Madame Cet amour là, ce jus infect Par les peines à jouir Ou autre biens pensants Qui pratiquent une fois la semaine Ceux qui font décoller maman en position couchette Dimanche est jour de fête, au-delà ce n'est pas correct Quel manque d'initiative, Monsieur Quel manque d'initiative, Messieurs À ne plus les satisfaire, les maris sont cocus Les amants sont jaloux Pendant ce temps là,lasse, Madame rêve À une destination secrète, Monsieur Un aller simple septième ciel, Monsieur Cet amour-là n'est pas facile Il ne s'apprend pas dans les livres Il ne faut pourtant pas omettre Quelques travaux pratiques Pour arriver à la tactique, Monsieur D'un plaisir partagé, Monsieur Du plaisir partagé mon bon Monsieur Qui ne consiste en aucun cas À s'endormir à l'acte deux, Monsieur
5.
Recouvrance 03:14
Elle fait un pas, elle s'avance Elle me dit au revoir Et je pourrais encore je pense Lui dire à plus tard Si elle se rendait à l'évidence Que tout nous sépare Qu'il ne faut pas me faire confiance Que je n'ai rien à voir Avec ses belles espérances Ni maintenant, ni plus tard Mais je pourrais encore je pense Lui payer un coup à boire Tout recommence Mais rien ne se répare Quand les cœurs sont en faïence C'est foutu, c'est trop tard Mais sur le pont de Recouvrance Elle est si belle à voir Que je pourrais encore je pense M'arrêter un jour de boire Pour l'embrasser sans offense Sans migraine, sans cafard Mais rien ne se passe comme je le pense Quand l'envie me prend de boire Tout recommence Mais rien ne se répare Quand les cœurs sont en faïence C'est foutu, c'est trop tard Pardonne-moi toutes mes offenses Pardonne-moi si je m'égare Je ne sais plus dans quel sens Se trouvait le Jean-Bart Mais rend toi à l'évidence Que tout nous sépare Qu'il ne faut pas me faire confiance Que je n'ai rien à voir Merde c'est pas de chance On n'a plus rien à boire Moi je pensais qu'à Recouvrance Ca fermait un peu plus tard Moi je pensais qu'à Recouvrance On trouvait toujours à boire À boire Tout recommence Mais rien ne se répare Quand les cœurs sont en faïence C'est foutu, c'est trop tard
6.
J'étais content de partir, quand je suis parti de chez moi, J'étais content de me dire, que je partais chez toi Tu me diras y'a rien de pire, que s'faire la malle en mai. C'est plus sympa de mourir quand on est en été Toute l'année à servir, asservi par l'armée, Ramasser sans rien dire des cadavres en papier. Les morts ont le sourire, pour eux la guerre, c'est terminé. Pour leur dernier soupir, au moins, on leur foutra la paix. Et un jour, en hiver, j'ai ôté mon képi, j'ai noyé dans la bière l'amour de la patrie Sortir de l'enfer, je suis un insoumis. Chopé la belle à faire, je vais rester dans mon lit Déserteur, c'est le bonheur, Finies les rafales Et le pire dans le meilleur, c'est que je suis en cavale. Je vais les planter là, les képis, la flicaille. Prête-moi donc dix balles, faut que je pêche la caillasse. J'étais content de partir J'étais content de partir J'étais content de partir, quand je suis parti de chez moi, J'étais content de me dire, que je partais chez toi Tu me diras y'a rien de pire, que s'faire la malle en mai. C'est plus sympa de mourir quand on est en été Toute l'année à servir, asservi par l'armée, Ramasser sans rien dire des cadavres en papier. Les morts ont le sourire, pour eux la guerre, c'est terminé. Pour leur dernier soupir, au moins, on leur foutra la paix. Et un jour, en hiver, j'ai ôté mon képi, j'ai noyé dans la bière l'amour de la patrie Sortir de l'enfer, je suis un insoumis. Chopé la belle à faire, je vais rester dans mon lit Déserteur, c'est le bonheur, Finies les rafales Et le pire dans le meilleur, c'est que je suis en cavale. Je vais les planter là, les képis, la flicaille. Prête-moi donc dix balles, faut que je pêche la caillasse. J'étais content de partir J'étais content de partir J'étais content de partir Déserteur, c'est le bonheur, Finies les rafales Et le pire dans le meilleur, c'est que je suis en cavale. Je vais les planter là, les képis, la flicaille. Prête-moi donc dix balles, faut que je pêche la caillasse. Déserteur, c'est le bonheur, J'étais content de partir Déserteur, c'est le bonheur, Finies les rafales Et le pire dans le meilleur, c'est que je suis en cavale. Je vais les planter là, les képis, la flicaille. Prête-moi donc dix balles, faut que je pêche la caillasse...
7.
Il te sert, il te plait T'embrasse, t'embrasse, t'enlève à moi À moi... Veux-tu bien me crever les yeux? Il te love, te fait rire T'embrasse, t'embrasse, se substitue à moi À moi... Veux-tu bien me crever les yeux? Tu traques, tu craques, la femme en flirt Une femme en pélerinage sous son ramage Tu n'es plus à moi À moi... Veux-tu bien me crever les yeux? Mille moi-même dans son sillage Mille moi-même dans son jeune âge Mille moi-même dans ton manège Mille moi-même dans le cortège Veux-tu bien me crever les yeux? Veux-tu bien Tu découches et tu déchantes Tu baises et tu cours Tu griffes et tu suces Ton cinq à sept passionnant Veux-tu bien me crever les yeux? Veux-tu bien Tes fourberies et ton Scapin À ma place, sur le podium La coupe aux lèvres, le bouquet du gagnant Le couvrir de fleurs en un haut-le-coeur Veux-tu bien me crever les yeux? Veux-tu bien Tu es ivre et tu te ressers Tu aimes l'amant passionnément L'amour à mi-temps Un coup pour lui, un coup pour moi Veux-tu bien me crever les yeux? Un coup hors-jeu, un coup coup franc Tir au but et prolongations Titulaire ou remplaçant Carton rouge et expulsion Veux-tu bien me crever les yeux? Veux-tu bien me crever les yeux? Je ne jouerai plus qu'en vétéran J'abandonne la compétition Arbitrer tous les dimanches La garde de nos enfants Veux-tu bien Veux-tu bien Veux-tu bien Veux-tu bien Veux-tu bien Veux-tu bien me crever les yeux?

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released January 1, 2006

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Kebous Bordeaux, France

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